Les malades mentaux témoignent ouvertement de notre commune
condition à tous, ils contribuent ainsi à la révélation de
ce que nous sommes.
C’est d’ailleurs pour
nous épargner l’angoisse de cette connaissance et de cette révélation
brutalement éclairante, que l’on tient trop facilement à les
écarter de notre vie et de notre sensibilité, dans le meilleur
des cas, en nous défendant nous-mêmes par la méconnaissance
systématique, superposable à ce que l’on sait de la
discrimination raciale.
Les rationalisations sur
leur utilité ou leur inutilité sociale, voire les désarrois
affectifs concernant leur danger ou leurs inadaptations plus ou
moins agressives, constituent de vraies excuses d’autodéfense
devant l’éclairage qu’ils projettent sur beaucoup de phénomènes
essentiellement humains que nous préférerions méconnaître.
François
Tosquelles
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