Raphaël Lonné
1910 -1989
Né dans les Landes, Raphaël Lonné y a vécu toute sa vie. Il y exerçait le métier de facteur.
Vers la quarantaine, lors d'une séance spirite chez un couple
ami, contre toute attente, il se mit à dessiner. Intrigué, il va,
dès le lendemain, s’exercer à renouveler cette expérience en traçant au crayon sur une feuille de papier les signes qui lui viennent sous la main.
Ce sera le début de quarante ans d'une création intense.
L’œuvre de Raphaël Lonné témoigne d'une grande émotivité que l'on devine dans son
comportement : il pouvait, sous le coup d’une brusque émotion, à la grande
stupéfaction de qui est présent, se retrouver brusquement comme tétanisé !
De même était-il peu loquace lorsqu’on l’interrogeait sur sa création ou encore répondait:
"Je me rends disponible".
Postier de son état - le facteur n’a-t-il pas comme fonction de transmettre les
messages -, Raphaël Lonné travaillait le jour ; la nuit il
dessinait avec le soutien sans condition de sa femme.
Les formats utilisés varient entre celui de la carte postale, celui habituel d'un papier à lettres ou plus rarement, celui du format raisin. Le tout est traité au crayon noir avec parfois de légères colorations, mais sa prédilection va à l’encre noire et à la plume.
Les visages - en particulier de femmes -, la faune et la flore s'entremêlent dans un dessin compact et souterrain avec ici et là des trouées qui laissent apparaître le blanc du
papier ; parfois encore c'est un écheveau de figures qui se déroule sur la feuille en s'étageant horizontalement.
Sur la fin de sa vie Raphaël Lonné s'est exercé à la couleur, au vernis et aussi à la peinture ; "Je fais des expériences'', expliquait-il alors : ce qui marque l’achèvement de son œuvre.
Hormis la première séance, Raphaël Lonné ne s'est jamais adonné à la pratique du spiritisme ; celui-ci fut, sans plus, un déclencheur qui provoqua d'ailleurs, sa vie durant, tant d'interrogations qu'il ne pouvait plus délimiter sa part personnelle
de celle du moment où le spiritisme le révéla à la création. |