Crayons de couleur, 14 x 9 cm,  sur carte postale éditée à cet effet.

Encre de chine sur calicot, 150 x 560 cm.

 

Madge Gill  1882-1961

     Madge Gill, avant son mariage, fut initiée au spiritisme par une tante, en ces moments d’après guerre où les familles éprouvaient le besoin de communiquer avec leurs morts. 
     Hantée par la perte d’un enfant mort-né, son guide du nom de “Myrninerest” la fit entrer en relation avec l’esprit de cet enfant, ce qui déclencha son œuvre. Celle-ci est considérable : tout d’abord ce fut le tricot, puis l’écriture, enfin le dessin qui va du calicot pouvant atteindre des mètres, à la carte postale en passant par des formats intermédiaires ; le tout travaillé à la plume et à l’encre noire avec quelques rares écarts à l’encre de couleur.
     Madge Gill, comme la plupart des femmes de l’art brut, privilégie la représentation féminine. Aucune figure d’homme n’apparaît dans son œuvre : dans un de ses calicots, on compte jusqu’à une centaine de visages féminins gravissant autour d’une croix couronnée d’un halo et qui semble se situer dans un cimetière. Touffue et dense, faite de traits fluides et larges qui révèlent une vitesse d’exécution, l’œuvre entière porte vers l’au-delà. Les figures elles-mêmes regardent droit devant : ce

 regard frontal, contrairement à celui des portraits classiques qui cherche  le nôtre, semble dû à la nécessité de se confronter à l’infini.