Fil de laine et de coton sur tissu coton : 55,5 x 59 x 2 cm.

Fil de laine et de coton sur tissu coton

Fil de laine et de coton sur tissu coton 63 x 226 x 2 cm.

 

 

 

Jules Leclercq 1894 - 1966

 

     

Peu d’hommes se livrent à la broderie ; c’est généralement affaire de femmes ; les Pénélopes de l’ombre y ont travaillé dans des circonstances difficiles, parfois même en cachette.

Il est chez elles beaucoup question d’atours en vue de mariage ; tel fut le cas de Marguerite qui fabriqua sa robe avec des fils tirés de ses draps de lit ou encore de la robe dite de Bonneval, faite de laines de couleur et entièrement doublée.

Les tapisseries que nous tenons de Jules Leclercq sont dues à la fois à son métier de chiffonnier, à sa présence dans une région où le textile était roi, et à son entourage qui n’était en rien hostile à son activité, au point même qu’il était parvenu à ce que certains pensionnaires décousent, détricotent, ce qui lui était nécessaire pour mener à bien son ouvrage.

Ainsi  composa-t-il une cinquantaine de tapisseries dont certaines atteignent jusqu’à deux mètres de haut ; un bon nombre sont travaillées recto verso.

Jules Leclercq commença par écrire et par dessiner -en particulier le nu- ; il sera fidèle à l’une et l’autre de ces pratiques tout au long de son œuvre.

Grand organisateur, il va ordonner avec soin chacun de ses thèmes. Les militaires ; défilés, parades, garde à vous, parfois sur un fond d’alignements de maisons tels qu’on les rencontre dans les corons, et les façades de briques particulières à la région. S’il  privilégie parfois le cercle, nus et  fleurs jouissent d’une composition plus libre. Quant à l’écriture, elle est largement pratiquée sur le pourtour de la plupart de ses tapisseries, signifiant ainsi son attachement au spiritisme.

« Jules Leclercq psychiatre spirite, Jules Henry Achille Leclercq spirite donneur de feu médium occulte spirite etc.…» Phrases qu’on retrouve de même sur des sacoches faites de sa main .

Pour certains thèmes, Jules Leclercq, comme la plupart de ceux condamnés à l’hôpital psychiatrique, fait usage de l’image qui fut, on le sait, d’un grand recours du jour où ces lieux, s’ouvrant sur l’extérieur, laissèrent y pénétrer journaux et revues.

L’œuvre de Jules Leclercq nous rappelle combien l’art brut porte en lui les caractéristiques de la vie de son auteur ; de son pays, de sa région et des coutumes qui s’y rattachent.

S’il n’est, comme nous le savons, en rien un passe-temps, qu’est-il ?

 Renaissance? Exorcisme ? ou plus simplement cette aptitude qu’à l’être humain, de signifier son existence au moment même où il semble condamné à l’abandon ?


 

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